Saint Martin de Valgalgues
Sancti Martini de Vallegalga : Saint Martin de la Vallée Fertile
Une histoire des fermes et des mines
Saint-Martin possède une histoire riche, qui commence dès l’antiquité. Beaucoup de mas et des fermes qui existent encore aujourd’hui ont un passé qui renvoie au monde romain : Bouzac (“le domaine appartenant à Bussius”), ainsi que Sauvagnac (“domaine de Salvanius”) en sont les exemples les plus anciens. Plus tard s’y sont rattachés les hameaux de Drulhes, le Soulier, ou Lavabreille. Jusqu’au XIXe siècle, la plaine de Saint-Martin est essentiellement agricole. Le village est traversé de nord en sud par la voie Regordane, utilisée durant le Moyen-Âge pour rejoindre la Méditerranée depuis Paris. Impossible de dire si Saint-Martin s’est créé avant ou après, mais c’est à cette époque que les textes rapportent l’établissement de l’«ecclésia Sancti Martini de Vallegalga » (c’est-à-dire, Saint Martin de la vallée fertile).
Au XIXe siècle, l’exploitation industrielle des mines de pyrite et de charbon va entraîner une croissance démographique sans précédent, ce qui nécessitera un aménagement des services, commerces, et voiries. La première mine de Saint-Martin se trouvait près de la salle des fêtes, La Fare d’Alais à moins de 150 mètres de la mairie. Le dernier vestige de cette mine est le grand mur de soutènement derrière le Crédit Agricole et le petit square commémorant les catastrophes minières du début du XXe siècle.
Saint Martin est un village d’ouvriers qui a su grandir en collaboration avec l’aciérie de Tamaris, connue pour sa production de rails ferroviaires. Mais Saint Martin a également connu deux drames aux fonds des réseaux miniers : vingt-quatre morts en 1896 à Fontanes et autant en 1912 à Saint-Martin même.
Après avoir maintenu une grève de plus d’un an (13 mois !) dans les mines de Ladrecht (la montagne sur laquelle se trouve l’actuel Pôle Mécanique) en 1980, les mineurs subissent les fermetures. Une grande course baptisée «Les foulées de Ladrecht » est organisée pour soutenir les mineurs qui perdent leur emploi. 2021 marquait la 36e édition de cette course.
Un village solidaire et animé
Village doublement fleuri depuis 2009, Saint Martin est un village historiquement ouvrier qui a pour valeur la solidarité. “La solidarité fait partie de l’identité que l’on souhaite encore garder aujourd’hui ; les Saint-Martinois ont toujours été très solidaires” témoigne Monsieur Le Maire.
Armée d’une volonté politique affirmée et avec l’aide d’un tissu associatif florissant, l’équipe municipale favorise les échanges entre les habitants et accorde sa confiance aux associations locales. « On les pousse à organiser ». Un soutien financier initial est octroyé, mais il est progressivement retiré lorsque l’association devient autonome. Saint-Martin se distingue également par son engagement avec 20% de logements sociaux, c’est la seule commune du bassin alésien à afficher une telle proportion. Un melting-pot résidentiel se reflète dans la diversité de ses habitants, provenant d’une vingtaine de nationalités différentes, une richesse humaine qui fait la fierté de la communauté. La solidarité se manifeste également avec la présence d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA).
Des lieux culturels pour tous
La salle de spectacle et d’exposition inaugurée en 2008, a été baptisée du nom du Marquis Gustave de La Fare Alais (mort en 1846 et enterré à l’église de Saint Martin). L’espace La Fare Alais offre près de 600 m2 pour accueillir les concerts, expositions, réceptions, spectacles… La grande salle principale porte le nom d’Adrienne Horvath depuis 2015. Elle fut maire de Saint Martin (1977-1989), et élue députée du Gard faisant ainsi partie des 21 femmes à l’Assemblée Nationale en 1979. Adé, de son surnom, était restée aux côtés des mineurs de Ladrecht, pour un soutien sans faille.
La vie associative sur la commune, bat son plein ! L’espace La Fare Alais, occupé chaque week-end est mis gratuitement à disposition des associations solidaires. « On ne fait vivre la commune qu’avec les Saint-Martinois !». Le point d’orgue est le Festival des Gueules Rouges, qui anime le village lors de la Pentecôte avec ses concerts et ses animations de rue. La mairie rappelle que la salle des fêtes est occupée chaque week-end par un ensemble d’associations ludiques et caritatives.
La seconde salle polyvalente du Foyer Georges Brassens n’est pas en reste. Elle accueille exposition d’art, associations et manifestations.
Crédit Photos : Aviadrone