Produits Locaux

Nos Vins Cévenols

Dans les contreforts des Cévennes, les vignes rappellent inlassablement aux passants qu’ils se trouvent dans un territoire viticole, celui des vins IGP Cévenols, mais peu savent qu’en vérité, la vigne a failli complètement disparaître du sud de la France, il y a à peine 100 ans.

Cette histoire commence à la fin du XIXe siècle avec le phylloxéra (maladie transmise par l’insecte du même nom) qui toucha fortement les vignes européennes (“Vitis vinifera”), au point que la plupart des cépages locaux furent quasiment exterminés au début du XXe siècle. Les vignerons n’ont dû leur survie qu’aux bouturages de plants américains, autant dire qu’aujourd’hui, les cépages français sont indéniablement mélangés à leurs cousins outre-Atlantique. 

Les Vins de Pays protégés

À partir des années 1980 et 90, les autorités françaises ont pris conscience de la nécessité de valoriser les vins qui, bien que ne bénéficiant pas de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC créé en 1992), étaient étroitement liés à une zone géographique précise. Ainsi naquirent les Vins de Pays, offrant un compromis entre liberté de production et respect des traditions viticoles locales. Puis, c’est en 2008 que ces vins de pays ont atteint une reconnaissance européenne, se voyant attribuer le label d’Indication Géographique Protégée (IGP). Cette transition a permis aux viticulteurs locaux de produire des vins sous IGP, intégrant ainsi le système des signes de qualité et bénéficiant d’une reconnaissance officielle.

Les avantages d’un vin labellisé IGP Cévennes est que, d’une part, ils garantissent aux consommateurs du bassin alésien une qualité et une proximité inégalées. Chaque vin portant ce label est produit à partir de raisins cultivés exclusivement dans la zone géographique dont il porte le nom, assurant ainsi une authenticité sans pareille. De plus, la diversité des cépages autorisés dans chaque vin IGP permet une plus grande variété d’expressions, offrant aux producteurs une liberté d’assemblage et aux consommateurs la possibilité de découvrir des vins originaux et accessibles en jouant sur des goûts et des arômes différents. 

Ces vins interdits dans les Cévennes.

Une belle histoire d’un sauvetage par labellisation, qui cache peut-être un côté plus sombre, celui des vins délaissés ou abandonnés.

Remontant au XIXe siècle, la “Vitis labrusca”, ces vignes venues d’Amérique, ont été accueillies en France avec enthousiasme. Le clinton, le concord, l’herbemont, et d’autres encore, ont prospéré dans les vignobles français grâce à des boutures et des mélanges, offrant des récoltes abondantes et bien plus résistantes aux maladies qui ravageaient alors les vignes européennes. Cependant, dans les années 1930, face à une surproduction de vin, le gouvernement français a pris des mesures radicales pour réguler l’industrie viticole. Parmi celles-ci, l’interdiction de la commercialisation de six cépages jugés trop productifs et potentiellement nuisibles à la santé. Ainsi sous prétexte de santé publique, il s’agissait de limiter voire purger le monde viticole de ses circuits locaux, car à l’époque, il n’y avait pour la plupart que des petits domaines, entourant les mas cévenols. Ainsi, le noah, l’othello, l’isabelle, le jacquez, le clinton et l’herbemont ont été cloués au pilori, condamnés à l’oubli et à l’obscurité. On sait aujourd’hui que ces vins ne présentent aucun danger pour l’Homme et n’ont par ailleurs pas rendu fous les Cévenols.

Pourtant, ces cépages interdits recèlent des trésors insoupçonnés. Plus résistants aux maladies, adaptés aux sols variés et surtout à un climat méditerranéen, ils offrent des récoltes généreuses et de qualité, sans nécessiter de traitements chimiques. Leur réhabilitation représente pour beaucoup de viticulteurs cévenols un espoir pour une viticulture plus durable, respectueuse de l’environnement et surtout tout autant locale, en s’opposant notamment au surtraitement des vignes, une voie vers la diminution de l’usage des pesticides et la préservation de la biodiversité viticole.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page