Le roi de chœur
– Quelle formation avez-vous suivie étant jeune ?
Ayant toujours eu un goût prononcé pour la création, j’ai très vite été séduit par l’univers de la comédie. Après avoir fait mes classes au conservatoire d’art dramatique d’Avignon puis celui de Paris, je me suis rapidement senti à l’aise dans le milieu de l’humour. Puis j’ai intégré le petit théâtre de Bouvard et par la suite la bande du Carré-Blanc grâce à Jean Dujardin, ma carrière se résume à une évolution dans 3 mondes parallèles et si proches à la fois : la scène, l’écriture et la production.
– Etiez-vous destiné à prendre la succession de votre père ?
Avec un père directeur d’école de musique et chef de chœur, difficile de ne pas suivre un cursus musical et de ne pas chanter en chorale ! Mais si je suis tombé dans la marmite du chant choral depuis l’enfance, ce n’était pas du tout une vocation ! Jamais je ne me serai imaginé un jour à tête de cette aventure musicale mais c’est peut-être justement grâce à cette différence que je lui succède aujourd’hui car en n’étant pas chef de chœur, cela me permet de porter un autre regard sur l’univers des chorales.
– Quel changement apportez-vous aux Fous ?
Les changements s’apportent avant tout par des idées mais pour les réussir, il faut d’abord être bien entouré et disposer d’une équipe motivée pour les réaliser. C’est vrai que depuis que nous avons repris les rênes de l’événement, les grands artistes s’y sont succédés : F.Pagny, C.Maé, J.Clerc, P.Obispo, JL Aubert et à présent Vianney. Mais c’est le fruit d’un travail collectif sans relâche avec des remises en question perpétuelles.
Le plus gros changement porte sur la professionnalisation, c’est une étape obligatoire si l’on veut que les Fous Chantants perdurent dans le temps. Nombreux de nos confrères ont franchi le pas depuis longtemps et si notre force première repose sur nos bénévoles et leurs états d’esprits, ils ne sont pas des surhommes ! On ne peut pas maintenir cette cadence sans l’appui de professionnels bienveillants. Tout l’art consiste à ne pas dénaturer l’âme de ce festival et faire en sorte que les bénévoles puissent rester les grands artisans de ce projet afin que jamais, il ne puisse leur échapper ! Mon père étant le créateur de ce festival, un lien viscéral me relie avec cet événement et ma mission première consiste à le protéger.
– Entre les tournées en tant que comédien et la machinerie des Fous, avez-vous des loisirs hors scène ?
Je crois que c’est bien là que réside tout mon problème (rires) : je ne sais pas m’arrêter, je suis dans le souci permanent et j’ai toujours un millier de projets en tête. Depuis 3 ans, j’ai totalement mis la scène de côté, il m’arrive une fois dans l’année de solliciter mes productions pour y caler quelques dates de tournées sur mes spectacles pour avoir le plaisir de retrouver mes anciens partenaires mais c’est tout ! Je ne pratique plus aucun loisir, je pense que la professionnalisation est un facteur qui permettra justement à l’avenir de prendre davantage de temps pour soit, du moins, je l’espère…
– Des projets en gestation pour 2025 ?
Toujours (rires). Entre la mise en place des week-ends chantants pour faire connaître les fous en dehors de nos murs et la concrétisation du projet Africa C(h)oeur dont nous annoncerons prochainement les grandes lignes, 2025 ne sera pas une année de tout repos, mais ça on commence à avoir l’habitude.