Ce que le salon TAF 2024 nous dit des Cévenols
Un salon pour ceux qui cherchent du TAF !
Pour la troisième fois, le salon du TAF (pour Travail, Avenir, Formation) ouvrait ses portes le jeudi 7 mars au Parc des expositions de Méjannes-Lès-Alès. Coorganisé par la Région et Alès Agglo’, conjointement avec France Travail (ex-Pôle Emploi), c’est une soixante-dizaine d’acteurs des entreprises cévenoles qui s’étaient rassemblés pour présenter leurs domaines professionnels de 9 à 17 heures. Pour permettre à tous d’accéder au salon, la Région avait, comme chaque année, mis en place des navettes gratuites partant toutes les heures depuis la gare d’Alès, ainsi qu’un billet aller/retour par personne financé par le TAF et liO Train.
Qu’est ce que le salon du TAF nous apprend des habitants du Gard ?
« Il y a du monde cette année ? ». A l’accueil du salon, la question est simple, et la réponse ne se fait pas attendre : « Oulà oui, bien plus que l’année dernière ! ». Prospectus et plan du salon en poche, il est temps de partir déambuler dans les allées noires de monde, qu’est-ce que ce salon TAF 2024 peut bien nous dire des alésiens et des habitants du bassin cévenol ?
Sur le stand de la MLJ (Mission Locale Jeunes Alès), c’est avant tout les jeunes diplômés et les lycéens que l’on cherche à capter. « Il y a évidemment beaucoup de jeunes, de tous bords et de toutes les formations […] le but c’est de les aider à trouver un emploi dans le secteur qui les intéresse » rappellent les coordinatrices pour l’orientation. « Nous avons notre portefeuille des jeunes », plaisante-t-on en tapotant une pile de dossiers qui regroupe la plupart des profils des jeunes alésiens. « Ça nous permet de mobiliser chaque acteur du salon, de diriger ceux qui ont leur petite idée, et ceux qui se sentent un peu perdus ».
Mais cette édition 2024 du TAF n’est pas uniquement adressée aux jeunes demandeurs d’emploi, un constat partagé au stand du CHU Nîmes : « Il y a vraiment de tout, certaines des personnes qui viennent chercher des informations ont déjà un pied dans le monde de la santé, d’autres proviennent de parcours totalement différents ». En somme, diplômé ou non, que l’on ait vingt ou cinquante ans, le stand attire, dans un contexte de forte crise du milieu hospitalier.
« Tout à l’heure, c’est une juriste qui est venue nous voir, et juste avant elle, c’était un chauffeur de taxi » confie-t-on sur le stand de la mairie de Saint-Christol-Lez-Alès, venue présenter des offres d’emploi pour saisonniers. Une pluralité de profils donc mais qui cache peut-être une réalité économique plus tendue : « Il y avait un monsieur, un professeur de la petite école en attente de mutation en juillet, qui cherchait une façon d’arrondir les angles […] un agriculteur est venu pour les mêmes raisons ». Une situation qui fait directement écho au contexte du mouvement des agriculteurs en France. « Les chercheurs d’emploi ne sont pas forcément d’ici ; certains sont en transit, veulent ou attendent de s’installer dans la région, mais on note aussi beaucoup de locaux, et pas seulement du bassin alésien » concluent les deux représentantes de la municipalité avec un sourire.
Même observation sur le stand de La Région (ndlr: Occitanie) : « Beaucoup de jeunes et de moins jeunes, la plupart sont nés dans le coin » assure une coordinatrice venue de Montpellier, où un salon TAF a eu lieu le jour précédent. La question se pose : « Est-ce que les profils sont différents ici par rapport à Montpellier ? Oui bien sûr ! Ici on a un peu cette impression que les gens ne bougent pas ou alors qu’ils n’ont pas envie de bouger […] il y a quelque chose, une sorte de culture cévenole, certains sont fiers de rester, mais pour d’autres c’est différent ».
« Il y a un côté très contrasté quand on découvre le Gard »
Est-on si bien à Alès pour ne pas avoir envie d’en partir, ou bien, au contraire, existe-t-il une certaine forme de précarité dont il semblerait impossible de s’extraire ? « Il y a un côté très contrasté quand on découvre le Gard » avait confié Pierre-André Durand, préfet de la Région Occitanie au journal Le Réveil du Midi en avril 2023. Le nouveau préfet avait assuré avoir noté que l’Occitanie, et également le Gard étaient des régions à géométrie variable en terme de développement et de précarité.
Il semble encore qu’en 2024, le parcours soit décidé par le prisme de l’horizon géographique. Pour certains des jeunes cévenols donc, c’est plus la mentalité du « faire avec ce qu’on a sur place », plutôt que le chemin de pensée inverse. Exemple relayé par La Région d’un jeune lycéen en année de BAC qui « ne veut pas bouger […] il y a les copains, et puis on est bien ici ».
Quoi qu’il en soit, le stand de La Région le rappelle : « Le plus important c’est de créer des discussions, de cerner des envies, et d’échanger […] c’est un endroit où on a vraiment l’occasion de parler aux gens ! ». L’oreille est d’ores et déjà tendue pour le prochain salon du TAF, même si aucune date n’est pour l’instant annoncée pour l’édition 2025.
PLUS D’INFORMATIONS SUR LE SITE DE LA REGION : https://www.laregion.fr/Salon-TAF-Ales. Et pour trouver la liste complète des salons TAF : https://www.laregion.fr/TAF
L.M